Editorial 2026
Forêts : un équilibre aussi fragile
qu’indispensable à trouver
Les livres d’histoire nous apprennent que les forêts de toute l’Europe – et pas de Sonderfall helvétique dans ce cas de figure – étaient au plus mal au début du XIXème siècle, victimes d’une exploitation trop importante liée aux besoins en matière de chauffage, de construction, de nouvelles terres agricoles ou encore de nourriture pour le bétail. Des politiques publiques de protection et reforestation, tout comme des changements structurels dans nos modes de vie et dans l’agriculture de montagne ont inversé cette tendance, jusqu’à la forte croissance des forêts alpines que nous avons connu ces dernières décennies.
À l’heure du réchauffement climatique et du retour en force du bois comme matériau de chauffage et de construction, l’enjeu est de trouver le juste équilibre entre les différentes missions qui sont aujourd’hui celles de la forêt : source de cette matière première durable qu’est le bois, mais aussi protection contre les dangers naturels, lieu de loisirs et de détente, contact entre l’humain et la nature, et – j’aurais là presque envie d’écrire surtout – de lieu de vie de très nombreuses espèces animales et végétales, écrin d’une biodiversité unique.
Il s’agira donc ces prochaines années de mener des politiques publiques intelligentes et mesurées en matière de gestion des forêts, à même de garantir chacun des rôles définis ci-dessus, et d’apprendre des erreurs de nos ancêtres afin que les livres d’histoire dans 150 ou 200 ans parlent de la première moitié du XXIème siècle comme d’un exemple à suivre plutôt qu’à éviter quant à la manière d’utiliser et protéger nos forêts.
Alberto Mocchi
Secrétaire général, Pro Natura Vaud



